Dvd pédagogique “gommons les préjugés sexistes”



Si les rapports sociaux entre les femmes et les hommes demeurent encore empreints d’inégalité, un consensus existe sur la nécessité de les transformer en profondeur.

Bien que les filles soient davantage diplômées que les garçons, elles s’orientent moins vers les filières porteuses d’avenir telles que les sciences et les techniques. Dès lors, l’éventail de métiers auxquels elles peuvent prétendre s’en trouve limité. Les femmes se regroupent ainsi massivement dans des activités professionnelles qui relèvent de l’éducation, du soin aux personnes et de l’assistance.

Par ailleurs, elles sont plus souvent au chômage et bénéficient de conditions de travail plus défavorables tant au niveau des salaires, des temps partiels subis que des contrats de travail précaires. Enfin, elles accèdent moins facilement que leurs homologues masculins à des postes à responsabilités.

Les inégalités qui se font jour à l’encontre des femmes se manifestent aussi par des violences sexistes : femmes confrontée à des violences de la part de leurs conjoints, jeunes femmes agréssées .

Malgré des évolutions des disparités subsistent également dans le partage des temps au sein du couple, les femmes assurant encore aujourd’hui presque deux tiers des tâches domestiques. Ces inégalités sont le fruit d’une socialisation encore trop stéréotypée, enjoignant chacun des sexes à occuper des places différenciées sur l’échiquier social.

Dès le plus jeune âge, les filles apprennent à être passives, dépendantes et à se soucier des autres, parfois au détriment de leur propre estime. Pour épouser les standards propres à leur sexe, les garçons sont, quant à eux, encouragés à des comportements d’indépendance et d’affirmation de soi.

Après tant d’avancées quant à l’égalité entre les femmes et les hommes, on pourrait penser que ces valeurs éducatives ne sont plus de mise et que les enfants ne se reconnaissent plus dans de telles injonctions relatives à leur rôle. Pourtant, l’environnement familial, social et scolaire contribue à maintenir de telles représentations. Si naître fille ou garçon est un fait biologique indéniable, la façon qu’aura un enfant de se construire une identité sexuée sera par contre largement influencée par les acteurs de son milieu. Or, ceux-ci ont une idée plus ou moins précise de ce que devrait être un garçon ou une fille, selon leur culture et leur expérience de vie.

Certaines études révèlent ainsi que dès la naissance les enfants sont perçus selon des catégories stéréotypées..

Les fillettes reçoivent jusqu’à huit fois moins d’instruction de la part de leurs professeur-e-s que leurs homologues masculins et obtiennent, en âge préscolaire, moins d’informations explicites lorsque leur mère leur raconte une histoire. En outre, en cas d’échec à une tâche scolaire, on l’alloue à des aspects non intellectuels chez les garçons (turbulent,…) alors que pour les filles on évoque plus facilement des déficits intellectuels. 

Les filles associent leur échec à un manque d’habileté (attribution interne) et leur succès à la chance (attribution externe). Sur le plan ludique, les jouets des filles relèvent plus de l’espace domestique alors que ceux des garçons favorisent les expériences avec le monde physique.

La socialisation des filles limite ainsi leurs possibilités, leurs désirs et leurs compétences à agir de manière diversifiée avec l’environnement. Elle n’entraîne pas seulement une contrainte externe comme empêchant d’agir mais aussi interne comme incapacité de le faire.

Cette socialisation différenciée amène donc les filles et les garçons à privilégier des voies d’orientation différentes, à convoiter des métiers différents et à établir des choix de vie différents. Si l’on parvient à agir sur cette éducation, on peut éviter l’émergence et l’aggravation des inégalités de sexe.

La promotion de l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes, s’inscrit désormais dans le cadre de politiques tant européennes que nationales.

Ainsi, la convention interministérielle du 25 février 2004 établit une politique globale d’égalité des chances entre les filles et les garçons du préélémentaire à l’enseignement supérieur. Elle vise à améliorer l’orientation scolaire et professionnelle des filles ainsi qu’à promouvoir une éducation fondée sur le respect mutuel des filles et des garçons par une réflexion sur les stéréotypes concernant les rôles sexués.

En effet, le rapport de la commission européenne présenté le 7 juin 2010 confirme que “les stéréotypes traditionnels restent l'obstacle majeur à l'égalité hommes femmes dans l'éducation “ 

Cette étude sur la manière dont les pays européens abordent les inégalités entre les hommes et les femmes dans l'éducation a porté sur 29 pays (tous les États membres de l'UE à l'exception de la Bulgarie, ainsi que l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège). L'étude de la Commission s’appuie sur les travaux du réseau Eurydice, qui recueille et analyse des données concernant les systèmes éducatifs.

Il en ressort que des différences liées au sexe persistent tant dans le choix des études que dans le niveau d’instruction atteint. La relation entre les spécificités de genre et le niveau d’instruction s'est sensiblement modifiée au cours des 50 dernières années et les différences liées au sexe revêtent aujourd'hui des formes plus complexes. Le personnel scolaire est très majoritairement féminin, mais les systèmes éducatifs sont dirigés par des hommes. La plupart des diplômés sont des filles et les abandons scolaires sont plus nombreux chez les garçons. L'objectif premier est de battre en brèche les stéréotypes et le partage traditionnel des rôles masculins et féminins. Il s'agit aussi de renforcer la représentation des femmes dans les instances de décision, de contrecarrer les schémas classiques concernant le niveau d’instruction atteint par les garçons et les filles, ou encore de lutter contre le harcèlement lié au sexe en milieu scolaire. Les États prennent peu d’initiatives pour informer les parents sur les questions d'égalité entre les sexes et les associer plus étroitement à la promotion de l'égalité hommes femmes dans l'éducation. Habituellement, les filles décrochent des diplômes d'un niveau supérieur et obtiennent des taux de réussite plus élevés que les garçons dans les examens de fin d'études. Les garçons, quant à eux, sont plus nombreux à quitter prématurément l'école ou à redoubler une classe. Selon des études internationales menées dans près d'un tiers des systèmes éducatifs européens, les garçons ont plus souvent des lacunes en lecture, alors que les filles semblent moins douées pour les mathématiques. Quoi qu'il en soit, le facteur le plus important demeure la situation socio-économique.

L’évolution de la société dans son ensemble est un des facteurs permettant l’instauration d’une éducation non sexiste. C’est pourquoi nous prônons une approche globale qui inclut toutes les parties impliquées dans l’éducation (enseignants, élèves et familles).

Il nous est apparu important, dans ce dvd pédagogique “gommons les préjugés sexistes”, de développer une série d’activités qui contribuerait à promouvoir auprès des jeunes enfants des conduites non-sexistes. Cet outil est l’adaptation de programmes québécois, espagnols, et de kit de formation européens qui invitent les enfants, les parents et les enseignant-e-s à réfléchir aux représentations qu’ils se font des femmes et des hommes pour que les filles et les garçons ne soient plus assignés à des rôles dévolus mais puissent choisir librement leur parcours de vie .Pour œuvrer à une réelle égalité entre Hommes et Femmes, gommer les préjugés sexistes devient une urgence pour une société qui se veut démocratique et égalitaire.

Esther Fouchier

Renée Dray-Bensousan

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