40 ans après le début du cycle des conférences
de l’ONU
sur les droits des femmes, qui a culminé par l’adoption du Programme d’action de la Conférence de Pékin en
1995, dont le Forum Génération Egalité (FGE) célèbre
l’anniversaire,
les objectifs fixés en faveur des droits des femmes et de l’égalité entre
les femmes et les hommes ne sont atteints dans aucun domaine et nulle part dans
le monde. Les droits des femmes connaissent même des régressions et de
violentes attaques à la suite de crises sanitaire, climatique, économique et
démocratique, ainsi que de conflits armés.
A cette occasion, le Collectif
féministe pour le Forum Génération Egalité, qui rassemble plus d’une centaine d’organisations de la société civile
françaises, européennes et internationales, s’appuyant sur une approche
universaliste et intergénérationnelle, en continuité avec les mouvements et
les luttes des femmes et de leurs associations féministes, et dans le respect
de leur diversité,
Alerte
solennellement le Président de la République, les États, institutions et acteurs de la communauté
internationale réuni·es au Forum de Paris.
Le Collectif pour le Forum Génération
Egalité regrette que le mode d’organisation du FGE ne
corresponde pas
au format d’un événement multilatéral de l’ONU et que la place des organisations
de femmes et féministes soit inégalitaire, au vu notamment du manque de moyens de la très grande majorité d’entre elles.
Pourtant le Forum Génération Egalité
pourrait jouer un rôle de mobilisation et d’accélérateur du processus de l’égalité,
si les engagements présentés par les coalitions d’action
thématiques s’appuyaient sur le socle que nous
définissons ci-dessous.
1/ Défendre et promouvoir les droits universels
L’acquis international et européen des droits universels des femmes constitue le socle de l’égalité entre les femmes et les hommes : il faut accélérer la ratification, la levée des réserves et la mise en œuvre intégrale et effective des traités internationaux et européens essentiels, notamment la Convention pour l’Élimination de toutes les discriminations envers les femmes, CEDEF, la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul), la Convention 190 de l’OIT sur Convention sur la violence et le harcèlement.
Les défenseuses des droits universels doivent être protégées et aucune violence ne peut être tolérée à leur égard, particulièrement en ce qui concerne les femmes lesbiennes.
-
Féminicides : 87000
féminicides chaque année (chiffres 2017) -
Droits sexuels et
reproductifs : 214 millions de femmes n’ont pas accès à un moyen de
contraception moderne dans le monde. 10 millions d’adolescentes de 15 à
19 ans / an connaissent des grossesses non désirées. -
Mariages
précoces ou forcés : plus de 12 millions
de filles chaque année, dans le monde. France : 208
personnes victimes « déclarées » de mariage ont utilisé la ligne
téléphonique dédiée (2019) -
Scolarité et pauvreté : seules 2% des filles en situation
de pauvreté dans le monde terminent leur secondaire |
2/ Éradiquer les violences, lutter contre
la marchandisation du corps des femmes
-
Violences : 1 femme sur 3
dans le monde a été victime de violences physiques et/ou sexuelles. 137 femmes / jour
sont tuées par un membre de leur famille. -
Violences domestiques
France : 213 000 femmes sont victimes de violences dans la
sphère domestique dont 30 000 de violences sexuelles -
Violences sexuelles
France : 124 355 femmes chaque année -
Prostitution
: 20 millions de victimes dans le monde. En France : 40 000 pour chiffre d’affaires de 3,2 milliards -
Femmes en situation
de handicap : 9% des femmes ont subi des violences physiques et
ou sexuelles |
3/ Mettre en place des politiques de
relance : justice sociale, économie, climatique au cœur de sa feuille de
route
L’égalité femmes - hommes et filles - garçons doit être placée au centre des politiques publiques et des plans de relance, après la crise sanitaire COVID-19 et dans le contexte de l’aggravation de la crise écologique et climatique.
Cela passe par la mise en œuvre de l’ensemble des droits sociaux fondamentaux et le financement des services publics qui les rendent effectifs : droit à la santé, à la protection contre la pauvreté et l’exclusion sociale, à la protection sociale universelle, à l’égalité de rémunération, ainsi que par des services sociaux essentiels, permettant d’articuler vie professionnelle et vie familiale.
Nous proposons une relance partant de la revalorisation des métiers des soins, de l’éducation, de l’économie sociale et solidaire, de la mixité des emplois verts et de la transition énergétique, de l’agroécologie, par l’accès à la formation et au foncier. Ce modèle économique est aussi l’occasion de systématiser la budgétisation intégrant l’égalité, tout en l’associant aux mécanismes pour l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques et aux indicateurs de mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable - ODD - pour 2030. Une approche intégrée de l'égalité des sexes et des droits humains doit être incorporée dans toutes les politiques et institutions financières.
-
Crise
sanitaire : les femmes du monde
entier ont subi une perte de revenus d’au moins 800 milliards de dollars en
2020, soit plus que le PIB combiné de 98 pays. -
64 millions de femmes ont perdu leur emploi
dans le monde. En France, 1 femme sur 3 a vu son activité professionnelle
s’arrêter. 47 millions de femmes ont basculé sous le seuil d’extrême pauvreté
en 2020 du fait de la pandémie à travers le monde (rapport Oxfam) -
Inégalités travail domestique : Temps moyen
consacré aux tâches ménagères : 2h34 par les femmes 2h10 par les hommes
pendant les confinements (chiffres clés 2020 du
SDFE) -
Retraite moyenne par
mois d’une française : 1.145 contre 1.924 euros
pour les hommes (2019) -
Inégalités salariales : femmes salariées du privé gagnent en moyenne 16,8 % de moins que les
hommes en équivalent plein temps -
Egalité
professionnelle, quotas de femmes dans les grands groupes depuis
2010 : les pays qui ont pris des mesures législatives ont vu une
augmentation de 27,2 points du % de femmes dans les conseils
d'administration. |
4/ Instaurer une réelle diplomatie féministe
et soutenir les organisations de femmes et féministes
Ces principes de droits et cette transition vers la justice sociale et climatique forment un programme au niveau national comme pour l’action extérieure et la diplomatie féministe.
Cela implique de soutenir, partout dans le monde, à commencer par la France, les associations de femmes et féministes qui, fragilisées par les mises en concurrence ne reçoivent qu’une part marginale des financements, malgré la diversité de leurs compétences de terrain, de leurs expertises thématiques et pédagogiques partout reconnues, de leur travail de plaidoyer.
Les attentes du Collectif Féministe pour le Forum Génération Egalité sont également fortes à l’approche de la présidence française du Conseil de l'Union européenne (janvier 2022), et nous souhaitons participer au dialogue préparatoire avec les décideurs et décideuses.
Partout dans le monde, des associations du mouvement des femmes et des féministes s’engagent pour ces acquis universels. Le féminisme n’est pas un slogan de communication, c’est le mouvement social et politique le plus transformateur des sociétés humaines depuis deux siècles.
Avec la libération de la parole et la révolte de millions de femmes par le monde, le temps est arrivé d’un mouvement global des femmes pour l’égalité, la démocratie et la justice sociale.
Notre collectif s’investira aux côtés de tous les acteurs et actrices de la communauté internationale qui s’engagent à défendre l’égalité entre les femmes et les hommes, à sauvegarder les droits des femmes mis à mal partout dans le monde, et à placer les femmes et les filles au centre de tous les efforts de sortie de la pandémie et de reconstruction, condition sine qua non de la démocratie, du développement, de la justice sociale et climatique, et de la Paix universelle.
Associations et collectifs regroupés au sein du Collectif Féministe
pour le Forum Génération Egalité 2021
PLATEFORMES NATIONALES D’ASSOCIATIONS FÉMINISTES
La CLEF (Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes),
Conseil National des Femmes Françaises (CNFF), Association Espagnole pour Le
Lobby Européen des Femmes (LEM ESPAÑA), Réseau Fédération Nationale Solidarité
Femmes (FNSF), Ligue Hellénique pour les Droits des Femmes (GLWR), Plateforme
Portugaise pour les Droits des Femmes (PPDM)
ORGANISATIONS FÉMINISTES D’UTILITE PUBLIQUE INTERNATIONALE (OING)
Association des Femmes de l’Europe Méridionale (AFEM), Alliance
Internationale des Femmes (AIF), Centre Européen du Conseil International des
Femmes (CECIF), Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de
Substitution (Ciams), European Network Of Migrant Women (ENOMW), Groupe
Européen des Femmes Diplomées des Universités (GEFDU), Zéromacho, Young Women
Christian Association (YWCA)
ASSOCIATIONS FÉMINISTES FRANÇAISES
Informations et contacts
Collectif Féministe pour le FGE (Pékin+25) :
https://www.collectif-feministe.fr
Contact Porte-paroles CLEF & AFEM :
grossetete.mariepaule@gmail.com /
+33 6 60 63 11 24
sophie.dimitroulias@wanadoo.fr / +33 6 76
58 52 39
LE FORUM FEMMES MÉDITERRANÉE est membre de ce collectif
féministe
Contact :
Estherfouhier1957@gmail.com 06 52 93 01 85