Nos activités littéraires s’inscrivent dans un contexte de dialogue interculturel et de promotion de l’écriture des femmes méditerranéennes.

Nous avons initié la mise en place d'ateliers d'écriture pour permettre l'expression des femmes. Il s'agit de faire émerger une mémoire de femmes. Que ce soit dans le quartier ou dans un réseau de significations qui court tout autour de la Méditerranée, les femmes ont une façon de voir. Elles racontent histoire du murmure et des petits faits. Les événements s'éclairent autrement, et se mettent à signifier différemment.

Le quartier, la ville, le pays et les pays entre eux, se mettent à signifier autrement. La parole des femmes ne cherche pas à contrer la mémoire et l'histoire en place. Elle dit autre chose, qui n'est pas encore visible. Elle tisse dans le semblable et le pareil. Avec elle, la différence n'est pas séparation mais enrichissement mutuel.

Faire écrire les femmes, c'est rendre possible la prise de conscience par les femmes qu'elles ont une façon de voir – de faire – le monde, qui mérite d'être prise en compte. C'est faire émerger une sensibilité, et une responsabilité, méditerranéenne. Faire écrire les femmes, c'est leur permettre de mettre en mots ce qu'elles font vivre chaque jour, dans les gestes du quotidien, dans l'enfantement et dans les couleurs qu'elles donnent au monde. Femmes de paix, êtres de vie. Il s'agit de permettre une culture de paix et de vie. Il s'agit de rendre – ou de donner – aux femmes un rôle dans la culture et la vie de la cité.

Les ateliers d'écriture s'inscrivent dans une pratique démocratique de la culture. Il ne saurait être question de produire des écrivains. Il s'agit de permettre à des femmes, qui n'en ont jamais eu l'occasion ni la possibilité, de mettre en mots quelques bribes de ce qu'elles ont à dire, et qu'elles ne disent jamais, ou alors sous forme de confidences perdues ou de soliloques inaudibles.

Dans le cadre de l'atelier d'écriture, à l'aide d'indications (consignes, sollicitations, éléments générateurs de rêverie, etc.), elles écrivent. Elles en ont enfin le temps, puisqu'elles sont là pour ça. Elles peuvent regarder en elle et autour d'elles. Et elles écrivent. Les mots prennent des couleurs.