Déclaration générale Congrès National FLDF Fédération Des Ligues Des Droits Des Femmes

 Déclaration générale 

 

Succès du Congrès National  

La FLDF réaffirme ses positions et revendique le droit des associations des droits des femmes à bénéficier du statut d’utilité publique en reconnaissance de leurs rôles historiques, actuels et constitutionnels, afin de leur permettre de poursuivre leur mission de promotion de la condition des femmes dans le troisième secteur et l’économie solidaire, collaborative, environnementale et numérique   

 

Le Cinquième Congrès national de la Fédération des Ligues des Droits des Femmes (FLDF) s’est tenu le samedi 26 juin 2021 à Rabat en session ordinaire et dans des conditions exceptionnelles marquées par le maintien des mesures de l’état d’urgence sanitaire, avec toutefois une certaine ouverture qui a permis l’organisation d’activités dans des espaces fermés (moins de 50 participant.es). Le Congrès a ainsi débattu des questions les plus importantes liées au contexte et à la situation des droits humains des femmes ainsi que des grandes tendances. Il a aussi été l’occasion de renouveler les organes et de désigner les membres du Conseil national de la FLDF. Les différents travaux du congrès ont été couronnés d’un grand succès.  

Concernant le cotexte, le Congrès a examiné les indicateurs, les efforts et les défis liés aux conditions des femmes au plan mondial, régional et local. Il a également abordé les évolutions théoriques, sociales, sociétales et en rapport avec les valeurs et les positionnements géostratégiques actuels qui impactent la question des droits des femmes aussi bien de manière positive que négative. Le Congrès a aussi souligné l’importance capitale de poursuivre et de renouveler le combat pour les droits des femmes et de renforcer les mouvements influents de lutte des femmes, afin de continuer à changer la situation des femmes et mettre fin à toutes les formes de discrimination et de violence à leur égard et arracher davantage d’acquis. 

Le Congrès a hautement apprécié le rôle moteur joué par la société civile sur divers fronts, en particulier le rôle des associations des droits des femmes dans la sensibilisation et le changement des mentalités, dans l’action sur le terrain et le plaidoyer dans divers domaines, notamment celui de la lutte contre les violences faites aux femmes, en signalant prématurément les drames vécus par les femmes victimes ou survivantes de violences, leurs enfants et leur entourage. Il a également salué l’action menée depuis des décennies et jusqu’à maintenant au sein des centres d’orientation et de conseil juridique au profit des femmes dans le but de leur fournir des services et de briser le silence qui plane sur ce grave fléau social extrêmement coûteux pour les femmes, pour la société, pour le développement économique du pays et pour ses valeurs. A cet effet, le Congrès a positivement noté les différents efforts officiels progressifs déployés dans le domaine de la lutte contre la violence à l’égard des femmes, notamment les circulaires et les instructions successives émanant de la Présidence du Ministère public, en vue d’actionner la chaîne de prise en charge des femmes victimes et survivantes de violence à différents stades, depuis le signalement, l’action en justice, la prévention, la protection, l’hébergement, etc., en plus de l’engagement de la politique gouvernementale en matière de lutte contre la violence à l’horizon 2030, autant d’efforts qui reflètent la vitalité et le dévouement des associations des droits des femmes et l’action continue de leurs centres ainsi que le résultat d’une partie de leurs revendications et recommandations qui s’inspirent de la réalité du terrain et qui sont encadrées par des références et des normes. D’autres efforts sont toutefois requis, notamment l’amélioration de la qualité de la loi 103/13, la création d’un guichet unique multidisciplinaire pour la prise en charge des femmes tout au long du processus, la consécration du principe de diligence voulue de l’Etat, y compris la réparation des dommages causés aux femmes victimes ou survivantes de violence, leur indemnisation et leur intégration dans la société, surtout que la plupart d’entre elles se trouvent dans une situation de vulnérabilité et travaillent dans le troisième secteur évoqué dans le rapport sur le modèle de développement. Cela nécessite également la mise en place de normes en matière d’hébergement des femmes, la transparence dans l’attribution des centres multidisciplinaires, la mise à disposition de centres destinés aux femmes victimes ou survivantes de violence, la prise en charge psychologique et médicale automatique, gratuite et globale de ces femmes et de leurs enfants, la prise en compte et le traitement des plaintes ainsi que des revendications et des recommandations figurant dans les mémorandums de la FLDF, en plus de ses rapports basés sur la réalité et dont les plus récents émanent de son expérience pratique unique et pionnière avec les femmes victimes ou survivantes de violence et avec différents acteurs dans les conditions du confinement sanitaire pendant et après la pandémie de coronavirus et dans les circonstances de l’état d’urgence sanitaire encore en vigueur.               

Dans ce même contexte, le Congrès a évoqué et souligné le rôle constitutionnel de la société civile et des associations des droits des femmes, dont la Fédération des Ligues des Droits des Femmes, en insistant sur la nécessité de les renforcer pour assurer leur fonctionnement efficace et dans de bonnes conditions, en leur qualité d’acteurs cruciaux pour l’autonomisation économique des femmes et le développement du Maroc, conformément à la recommandation du rapport sur le modèle de développement relative au levier économique inclusif des femmes et au troisième secteur qui comprend un grand nombre de femmes dont une partie a été encadrée par les associations et intégrée à travers des canaux, des mécanismes et des formes d’économie solidaire, collaborative, numérique et verte, à travers également de multiples institutions dont la Fondation de l’action solidaire relevant de la FLDF et ses bureaux régionaux, ses réseaux nationaux, régionaux et internationaux. A ce propos, le Congrès a appelé à encourager les associations des droits des femmes qui travaillent dans le cadre d’une vision claire et de valeurs nobles pour soutenir l’autonomie des femmes et leurs droits fondamentaux ainsi que leur contribution à l’accroissement du taux de croissance économique. Le Congrès a aussi appelé à s’opposer aux mentalités arriérées et à éviter les griffes et les méandres de l’ignorance, de l’analphabétisme et du conservatisme. A cet égard, le Congrès a souligné le droit de ces associations à bénéficier du statut d’utilité publique, à simplifier les procédures de son obtention comme un droit et non comme un privilège et à en garantir la transparence.        

Le Congrès a par ailleurs appelé à faire du positionnement du nouveau Maroc avec ses apports, ses atouts, sa diversité éclairée et son ouverture sur le monde un facteur clé pour enrichir et développer le système universel des droits de l’homme, pour changer les conditions des femmes marocaines, éliminer toutes les formes de discrimination et de violence à leur égard et mettre les lois du pays en conformité avec la constitution et les conventions internationales relatives aux droits de l’homme et avec l’esprit du temps, de manière à assurer la suppression de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des enfants, y compris celles fondées sur la religion qui subsistent notamment encore dans le code de la famille, dans le système de succession et dans le code pénal. 

Le Congrès a rappelé la réalité de la participation politique des femmes dans le contexte des préparatifs pour les élections du 8 septembre 2021. Il a noté que, malgré quelques légers progrès, le Maroc a encore raté son rendez-vous avec la parité constitutionnelle en raison du consensus partisan et politique qui a marginalisé les femmes lors des négociations, dans les lois électorales pour ce qui concerne niveau les postes de responsabilité. Dans ce contexte, le congrès appelle les partis politiques à rectifier le tir lors des campagnes électorales et au niveau des candidatures en adoptant des listes mixtes et en plaçant les femmes militantes dans des positions importantes dans ces listes en vue de garantir une représentativité des femmes qui reflète le niveau de conviction des partis dans les rôles, le leadership et les droits des femmes. Le Congrès appelle également les partis à adopter des programmes électoraux qui confirment, en théorie comme en pratique, l’inscription des droits des femmes au cœur du projet électoral sociétal souhaité.  

 

Le Congrès national 

La présidence du Congrès, le 26 juin 2021  



La Fédération Des Ligues Des Droits Des Femmes 
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Rabat