DECLARATION DE PRESSE
Mettre fin aux disparités, à la précarité, à la discrimination et à la violence faite aux femmes : Une des priorités pour le modèle de développement après la pandémie de coronavirus
Conformément au plan d’action adopté de toute urgence par la Fédération des Ligues des Droits des Femmes (FLDF) dès le 16 mars 2020, visant à promouvoir la citoyenneté responsable et contrer la violence faite aux femmes pendant la période de confinement sanitaire instauré en raison de la propagation du coronavirus, et parallèlement à la décision prise par le bureau de la FLDF de travailler à distance et de généraliser l’utilisation des services d’écoute téléphonique, de conseil juridique et de soutien psychologique, la Fédération a lancé des campagnes de sensibilisation et de solidarité nationale et régionale à travers divers mécanismes et réseaux de communication en utilisant largement des audios et des vidéos avec pour objectif de promouvoir l’éducation sanitaire et médicale et la prévention contre le Covid-19, parallèlement à la diffusion de la culture des droits des femmes et des valeurs de cohabitation, de paix et d’égalité au sein des ménages, l’incitation au partage des tâches et responsabilités entre toutes les composantes de la famille, hommes et femmes, et la promotion de certaines pratiques de masculinité positive qui se sont renforcées au cours de cette période ;
Ainsi, dans le cadre de la solidarité pour contribuer à alléger les effets du confinement , les membres de la FLDF se sont impliqués, à travers les divers centres, au niveau local, régional et national, en coordination avec le réseau « LDDF- INJAD » et le réseau « FEMMES SOLIDAIRES », pour offrir des services aux femmes victimes de violence et la collecte et la distribution de dons sur l’ensemble du territoire national, 908 femmes ont directement bénéficié, ces femmes chefs de famille qui travaillent dans le secteur informel et qui vivent dans des conditions de précarité, de pauvreté, de violence et de discrimination, conditions qui se sont lourdement aggravées, pendant cette période de confinement sanitaire.
Sur les plans économique et social, la Fédération a accompagné 415 femmes, en leur assurant l’écoute et l’orientation pour les aider à accomplir les démarches de présentation des demandes d’aides prévues par les autorités publiques en soutien aux citoyennes et citoyens qui travaillent dans le secteur informel. Cet accompagnement vise à les sensibiliser, leur expliquer et leur faciliter l’accomplissement de ces démarches, ainsi qu’à les aider à s’enregistrer sur les plateformes créées par les autorités publiques à cet effet...
Sur les plans économique et social, la Fédération a accompagné 415 femmes, en leur assurant l’écoute et l’orientation pour les aider à accomplir les démarches de présentation des demandes d’aides prévues par les autorités publiques en soutien aux citoyennes et citoyens qui travaillent dans le secteur informel. Cet accompagnement vise à les sensibiliser, leur expliquer et leur faciliter l’accomplissement de ces démarches, ainsi qu’à les aider à s’enregistrer sur les plateformes créées par les autorités publiques à cet effet...
Dans la région de Marrakech, l’Espace pour l’Avenir s’est engagé dans des activités destinées aux jeunes dans le domaine de l’éducation et de la sensibilisation, tout en continuant à dispenser des cours de soutien à distance aux élèves pendant la période de confinement ;
En matière d’observation du phénomène de violence faite aux femmes pendant la période de confinement sanitaire, la Fédération des Ligues des Droits des Femmes informe l’opinion publique qu’au cours de la période allant du 16 mars au 24 avril 2020, elle a accueilli, à travers les différentes lignes téléphoniques mises à la disposition des femmes, 240 appels de la part de 230 femmes qui ont signalé des violences sur l’ensemble du territoire national. Elle a, en outre, enregistré un total de 541 actes de violence envers ces femmes, sous différentes formes et manifestations, Ainsi la violence psychologique représente 48,2%, suivie de la violence économique avec un taux de 33%, puis la violence physique qui a dépassé 12%, sans parler de certains cas de violence sexuelle. Viennent ensuite les cas d’expulsion du domicile conjugal qui ont nécessité une intervention urgente pour fournir un service d’hébergement aux femmes victimes de cette forme de violence. Ce service fait face à de sérieuses contraintes, en particulier le manque aigu de centres dédiés à l’hebergement , ainsi que la difficulté de déplacement entre les villes et dans une même ville en raison du confinement sanitaire, en plus des questions liées à la désinfection, aux tests et à la crainte de la transmission du virus ;
En matière d’observation du phénomène de violence faite aux femmes pendant la période de confinement sanitaire, la Fédération des Ligues des Droits des Femmes informe l’opinion publique qu’au cours de la période allant du 16 mars au 24 avril 2020, elle a accueilli, à travers les différentes lignes téléphoniques mises à la disposition des femmes, 240 appels de la part de 230 femmes qui ont signalé des violences sur l’ensemble du territoire national. Elle a, en outre, enregistré un total de 541 actes de violence envers ces femmes, sous différentes formes et manifestations, Ainsi la violence psychologique représente 48,2%, suivie de la violence économique avec un taux de 33%, puis la violence physique qui a dépassé 12%, sans parler de certains cas de violence sexuelle. Viennent ensuite les cas d’expulsion du domicile conjugal qui ont nécessité une intervention urgente pour fournir un service d’hébergement aux femmes victimes de cette forme de violence. Ce service fait face à de sérieuses contraintes, en particulier le manque aigu de centres dédiés à l’hebergement , ainsi que la difficulté de déplacement entre les villes et dans une même ville en raison du confinement sanitaire, en plus des questions liées à la désinfection, aux tests et à la crainte de la transmission du virus ;
D’après les données collectées, il apparaît que la violence conjugale sous toutes ses formes, y compris celle exercée par l’ex-conjoint , est devenue prépondérante par rapport aux autres formes de violence faites aux femmes au cours de la période de confinement sanitaire. En effet, cette forme de violence représente 91,70% suivie de la violence domestique, qui comprend des actes de violence commis par des membres de la famille à l’égard des femmes, avec un taux de 4,40% ;
A travers le Réseau LDDF- INJAD contre la violence fondée sur le genre, la Fédération a fourni, au cours de la même période, 492 services, y compris des services d’écoute, de conseil et de soutien psychologique, en plus des services d’orientation, d’intervention, de coordination et de collaboration avec les différents acteurs institutionnels et d’autres, afin de permettre aux femmes d’accéder à un certain nombre de services, notamment l’hébergement de près d’une dizaine de femmes victimes de violence ;
Dans un esprit de responsabilité et de vigilance qu’imposent la gravité et la sensibilité de cette phase en raison de la crise sanitaire et épidémiologique que traverse le Maroc et le monde entier, situation qui exige de nous conscience, mobilisation, objectivité et crédibilité dans notre action en tant que société civile et composante du mouvement des droits des femmes ;
En attendant la publication d’un rapport détaillé, avec des données fiables et précises et une analyse approfondie des informations, des caractéristiques et des indicateurs, la FLDF estime que ces chiffres ne reflètent pas toute la réalité du phénomène de la violence vécue par les femmes en raison des conditions de confinement sanitaire et la difficulté de disposer des informations, des moyens et des conditions nécessaires à la communication et la transmission ;
En vue d’éviter une aggravation dangereuse des violences faites aux femmes et de renforcer certaines mesures officielles et autres mesures pour protéger les femmes de la violence, la FLDF appelle les départements compétents à prendre d’urgence les mesures suivantes :
A travers le Réseau LDDF- INJAD contre la violence fondée sur le genre, la Fédération a fourni, au cours de la même période, 492 services, y compris des services d’écoute, de conseil et de soutien psychologique, en plus des services d’orientation, d’intervention, de coordination et de collaboration avec les différents acteurs institutionnels et d’autres, afin de permettre aux femmes d’accéder à un certain nombre de services, notamment l’hébergement de près d’une dizaine de femmes victimes de violence ;
Dans un esprit de responsabilité et de vigilance qu’imposent la gravité et la sensibilité de cette phase en raison de la crise sanitaire et épidémiologique que traverse le Maroc et le monde entier, situation qui exige de nous conscience, mobilisation, objectivité et crédibilité dans notre action en tant que société civile et composante du mouvement des droits des femmes ;
En attendant la publication d’un rapport détaillé, avec des données fiables et précises et une analyse approfondie des informations, des caractéristiques et des indicateurs, la FLDF estime que ces chiffres ne reflètent pas toute la réalité du phénomène de la violence vécue par les femmes en raison des conditions de confinement sanitaire et la difficulté de disposer des informations, des moyens et des conditions nécessaires à la communication et la transmission ;
En vue d’éviter une aggravation dangereuse des violences faites aux femmes et de renforcer certaines mesures officielles et autres mesures pour protéger les femmes de la violence, la FLDF appelle les départements compétents à prendre d’urgence les mesures suivantes :
- Mettre en place des procédures simplifiées pour permettre aux femmes de signaler les violences dont elles sont victimes auprès des pharmacies ou de lieux sûrs disponibles dans les quartiers ou au moyen de numéros de téléphone sans frais ;
- Prendre des mesures au niveau du ministère public visant à éloigner automatiquement les auteurs de violences de leurs victimes et à maintenir les femmes et leurs enfants dans le domicile conjugal ;
- Veiller à ce que les cellules locales et régionales et les autres commissions chargées, en vertu de la Loi 103/13, de la lutte contre les violences faites aux femmes puissent poursuivre leur action et jouer un rôle effectif, fournir des services, assurer la protection aux femmes victimes de violence au cours de cette période difficile ;
- Assurer des services d’hébergement institutionnel au profit des femmes, en facilitant leur transfert à ces centres et en renforçant les conditions de prévention et d’hygiène dans le contexte de la propagation de l’épidémie.
La FLDF appelle, par ailleurs, dans le cadre des consultations menées autour du projet de modèle de développement, à adopter et retenir les indicateurs relatifs aux conditions de confinement sanitaire et aux impacts des disparités économiques et sociales, de la précarité, de la discrimination et des violences faites aux femmes, accorder la priorité absolue à l’élimination de ces impacts et mettre en œuvre de manière effective l’égalité, la parité et la justice sociale.
- Prendre des mesures au niveau du ministère public visant à éloigner automatiquement les auteurs de violences de leurs victimes et à maintenir les femmes et leurs enfants dans le domicile conjugal ;
- Veiller à ce que les cellules locales et régionales et les autres commissions chargées, en vertu de la Loi 103/13, de la lutte contre les violences faites aux femmes puissent poursuivre leur action et jouer un rôle effectif, fournir des services, assurer la protection aux femmes victimes de violence au cours de cette période difficile ;
- Assurer des services d’hébergement institutionnel au profit des femmes, en facilitant leur transfert à ces centres et en renforçant les conditions de prévention et d’hygiène dans le contexte de la propagation de l’épidémie.
La FLDF appelle, par ailleurs, dans le cadre des consultations menées autour du projet de modèle de développement, à adopter et retenir les indicateurs relatifs aux conditions de confinement sanitaire et aux impacts des disparités économiques et sociales, de la précarité, de la discrimination et des violences faites aux femmes, accorder la priorité absolue à l’élimination de ces impacts et mettre en œuvre de manière effective l’égalité, la parité et la justice sociale.
Rabat, le 27 avril 2020
Pour le Bureau Fédéral
Pour vos contacts : Tel. de la coordinatrice des campagnes : 0661780737
Bloc DW N° 26,
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/ E-mail : federation_lddf@live.fr /lddf_rabat2005@yahoo.fr